Bamougong
Palais royal de Bamougong | |
Administration | |
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Pays | Cameroun |
Région | Ouest |
Département | Bamboutos |
Démographie | |
Population | 8 504 hab. (20051) |
Géographie | |
Coordonnées | 5° 35′ 44″ nord, 10° 12′ 53″ est |
Altitude | 1 532 m |
Localisation | |
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Le décret n°77/245 du 15 juillet 1977 signé par le Président Ahmadou Ahidjo et portant organisation des chefferies traditionnelles au Cameroun fait de Bamougong une chefferie de deuxième degré3.
Son chef actuel, Tchoupou Namekong Théodore, accède au trône royal le 9 janvier 2016, après la mort de son père, Namekong Tiwa Jean-Pierre, survenue le 8 octobre 20154.
Bamougong est une collectivité traditionnelle composée de 16 villages : Bakoum, Balatchuet, Bameghang, Bametsa, Batchuetim, Bateng, Batolong, Batossessong, Batoumoc I, Batoumoc II, Batoutia, Batsinla, Bazintia, King Place I, King Place II et Métio2.
Sommaire
Histoire
L'histoire de la création de la Chefferie Bamougong est à peu près identique à celle des autres Collectivités Traditionnelles Bamilékés, car les Bamougong appartiennent à ce groupe ethnique camerounais. Ils viennent de l'Egypte pharaonique5. Ayant refusé et rejeté l'islam, ils quittent leur pays, descendent sur les bords du Nil jusqu'au Soudan avant de migrer vers le Cameroun où ils arrivent au XIIe siècle et s'installent dans les Grassland5. De par leur localisation, on les appelle les "Grassfields". Une première ville est fondée: Bafoussam. Mais les migrations ne sont pas terminées. De Bafoussam plusieurs groupes de peuplement partent dans toutes les directions. Bamougong fait partie du groupe commandé par Fouopatouo6. Celui-ci, par sa "main de feu" brûlant tout sur son passage pour se frayer un chemin, se dirige vers les monts Bamboutos et s'installe à Nzié7. Nzié signifie "le commencement". Le groupe se morcèle en quatre: Bangang, Batcham, Bamougong, Balessing6.Relief et sols
Le relief du Groupement Bamougong est accidenté. Pour aller du centre ville de Mbouda à Batcham-ville on monte la colline Bamougong longue de 8 km avec des pentes plus ou moins fortes8.Le sol est pierreux par endroit. Plus on quitte le sommet d'une colline pour le bas-fond, plus le sol est riche. Inversement, plus on va des bas-fonds vers le sommet, plus le sol est pauvre. C'est un sol en proie au lessivage8.
Paysage et végétation
Le paysage Bamougong est celui d'une savane arbustive. L'arbre dominant est l'avocatier. Mais de nombreux eucalyptus sont présents, ainsi que des essences comme le Podocarpus Sp., le Canarium Schweinfurtii, le Prunus Africana, le Voacanga, l'Acacia Sp. Les bas fonds sont dominés par les forêts galeries contenant les raphias.Ils sont verts toute l'année. Il y a la présence d'Imperata Cylindrica sur certains sommets des collines8.Economie
La vie économique du Peuple Bamougong repose sur quatre secteurs productifs: L'agriculture, l'élevage, le petit commerce et l'exploitation de ressources naturelles6. Un Poste Agricole existe à Medoumgwong et a, à sa tête, un Chef de Poste Agricole nommé par le Ministère de l'Agriculture pour encadrer les paysans.L'agriculture
En vivriers
Maïs, haricot, manioc, patate, macabo, soja, arachide, pomme de terre, ignames, bananiers...En fruitiers
Avocatiers, safoutiers, goyaviers, papayers, kolatiers, Canarium Schweintfurthii (l'arbre aux fruits noirs). Bamougong est l'une des plaques tournantes de la culture de l'avocatier greffé dans le Département des Bamboutos avec ses plantations situées à Medoumgwong(un bloc de Balatchuet) et à Batchuetim.En maraîchers
Tomate, piment, choux, aubergines, poivrons, haricot vert, carottes, oignon, légumes feuilles... L'activité de maraîchage est une importante source de revenu pour la famille. Elle se fait généralement dans les bas-fonds et toute l'année. Elle fait reculer la forêt galerie où se cultive le palmier raphia.Le raphia
La culture du raphia est l'une des sources de revenu. Cette plante pérenne est cultivée pour son jus de couleur blanche, le vin de raphia, ses bambous qui servent à faire les charpentes des maisons, confectionner des meubles, tisser des paniers, construire des haies vives et des greniers6...Elevage
Il y a, à Bamougong, un élevage traditionnel et un élevage moderne.L'élevage traditionnel
L'élevage traditionnel se fait autour de la concession ou dans un coin de la maison. C'est l'ensemble des chèvres attachées ça et là dans le village, la volailles en divagation sur toute l'étendue du groupement ou les lapins et les cochons d'Inde élevés dans un coin de la cuisine6.L'élevage moderne
L'élevage moderne est représentée par les fermes avicoles de Bateng, Balachuet, Métio et les fermes porcines de Bakoum, Batolong et Bameghang.Le petit commerce
Quatre marchés existent à Bamougong: King Place, Bakoum, Tchélépi et Métio. Deux d'entre elles ont la particularité qu'en dehors des produits manufacturés mis en vente, il y a les produits des champs. Pour s'approvisionner en produits champêtres, il faut venir le jour du marché. Et le marché a lieu une fois par semaine traditionnelle (8 jours). A Bamougong, il y a au moins une boutique de ravitaillement à chaque relais routier. Chacune de ces boutiques est en même temps un bar.Des distributeurs de boissons (des Brasseries du Cameroun, de l'Union Camerounaise des Brasseries et de Guinness) sont recensés à Balatchuet, Bameghang, Métio et King Place.
Les ressources naturelles
Le réseau routier
La carte scolaire
Ecoles primaires
- Ecole Publique de Medoumgwong
- Ecole Publique de Batolong
- Ecole Publique de Tchélépi
- Ecole Publique de Métio
- Ecole Publique de King Place Groupe I
- Ecole Publique de King Place Groupe II
- Ecole Catholique Saint Pierre
Etablissements d'enseignement secondaire
- Lycée de bamougong, un établissement d'enseignement secondaire général situé à Batossessong.
- CETIC de Bamougong, un collège d'enseignement technique industrielle et commerciale situé à Balatchuet.
Aspect sanitaire
Le Centre de Santé Privé Touplaba de Métio seconde le Centre de Santé Intégré de Bamougong situé plus loin à Medoumgwong.
Des naturopathes et des tradipraticiens sont installés ça et là dans le village.
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La vie spirituelle
La tradition15
En tant que descendants des Baladis d'Egypte, la tradition des Bamougong est une religion5. Toutes les croyances sont codifiées dans les pratiques coutumières de tous les jours.Parmi ces rites traditionnelles, on peut citer:- L'arbre du créateur: il consiste, pour une famille particulière, en la plantation d'un arbre d'une espèce bien connue pour la circonstance dans la concession où se feront des offrandes et holocaustes des descendants de cette famille pour demander protection et multiplication de la descendance au Créateur.
- L'arbre des jumeaux. Il s'agit de planter un arbre dans la concession pour célébrer la naissance de jumeaux dans la famille.
- Le Commandement N°5 des "Dix Commandements de Dieu": Honore ton père et ta mère pour qu'ils fassent de toi un homme. C'est un rite pour sceller le départ d'un garçon du toit parental et, ainsi, la fondation d'une nouvelle concession, l'extension horizontale de la famille16.
- L'onction du mariage pour sceller une union maritale entre deux individus (un homme et une femme) et les deux familles entières. L’homosexualité n'est pas pensable.
- Offrandes et holocaustes à Dieu, dans le lieu sacré situé en bas de la concession et appartenant principalement à tout le quartier, pour lui demander fécondité, paix, santé, prospérité, bonheur, ou le remercier de nous avoir sorti d'une situation délicate17.
- Offrandes aux enfants, toujours sans holocauste, pour leur signifier notre existence, notre appartenance à la famille, et solliciter leurs pensées positives à notre endroit. Cela s'appelle souvent "nourrir les enfants".
- Offrandes et holocaustes aux ancêtres, dans la maison des crânes, pour leur demander d'intercéder auprès de Dieu en faveur de leur progéniture que nous sommes, de continuer de veiller sur nous, car les morts ne sont jamais morts.
Les Bamougong sont monothéistes18.
Le christianisme
Il y a de nombreux lieux sacrés, chacun portant le nom de l'endroit où il est situé, comme: Tchélépi, To'ombi, Twometa, goongoon... Ce sont des lieux de culte religieux où toutes les prières et demandes sont adressées à Dieu5. Ces espaces d'offrandes à Dieu sont différents des autres lieux sacrés existant dans chaque concession et où on peut trouver les crânes des aïeux18.
- Paroisse de Ngassang-Bamougong (EEC)
- Lieu Sacré
La famille et la vie sociale
Les institutions traditionnelles
D'autres structures traditionnelles tournant autour du Chef Supérieur sont installées dans villages particuliers du Groupement. Ce sont:
- Les Pouola de Bakoum, le pouvoir venu de Nzié, le lieu d'où est sorti le fondateur du Groupement.
- Le Kou'ngan de Bateng, connu officiellement comme un groupe de danse.
- Le Ku'fouo de Balatchuet, Batsinla, Bakoum. Ce sont des gendarmes et des communicateurs de la Chefferie.
Mais le décret N°77/245 du 15 juillet 1977 organisant la chefferie traditionnelle au Cameroun, modifié et complété par le décret N°2013/332 du 13 septembre 2009 ne reconnait qu'un seul adjoint au Chef traditionnel19.
Tourisme
Organisations socio-culturelles
Ces différents groupes peuvent alors exhiber et faire découvrir et apprécier les masques, les costumes, les parures, les pas de danses; c’est également une occasion de communion entre danseurs, famille du défunt et invités. Bien souvent dans un élan de sympathie, les touristes sont invités à esquisser des pas de danse avec les danseurs; une façon visible de leur témoigner l’hospitalité de ce peuple. C’est aussi le rendez-vous du donnant-donnant.
Généralement la côte de popularité et la générosité d’un fils du village sont appréciées vue de la mobilisation humaine à ses côtés dans les situations tristes ou joyeuses. On peut observer et toucher du doigt le vivre ensemble qui caractérise ces hommes et femmes. Les mets que cuisinent les femmes ne sont pas en reste. La chefferie supérieure est en pleine expansion avec l’entrée principale qui prend un
coup de neuf en ce moment, l’aménagement du musée qui suit son court. Les lieux sacrées et les forêts interdites sont des sanctuaries naturels qui préservent l’écosystème et favorisent la joie de vivre. Un vent nouveau qui a soufflé dans le village avec l’intronisation du nouveau roi. Les populations attendent beaucoup de lui, la mise en valeur de son énergie et son savoir-faire pour décupler ce qu’il a hérité de son père.
Eco tourisme
Les chutes de Tchélépi
Les chutes de Tchélépi sont un lieu sacré situé au quartier Bameghang. Les gens viennent pour y faire des sacrifices et des offrandes aux dieux.Initiatives de développement
Les tontines journalières, hebdomadaires ou mensuelles sont pratiquées à Bamougong et constituent un levier du développement.La prochaine route bitumée Mbouda-Baleveng passant par Bamougong offre une perspective de désenclavement, d'amélioration du réseau routier et de développement.
Le Comité d'Appui au développement20
D'abord Comité d'Actions de Développement (CAD) créé en 1978 par Kiampi David avec l'approbation du Chef Supérieur Namekong Tiwa Jean Pierre, il devient Comité d'Appui au Développement (CAD) en 2000 après le deuxième amendement de ses statuts le 30 août 2000. Ces statuts avaient été adoptés l'année même de la création du comité puis modifiés pour une première fois le 19 août 1995.Le Comité a construit le Foyer Culturel Bamougong à King Place et l'a équipé en chaises. Il a financé les travaux de finition de deux salles d'hospitalisation au Centre de Santé Intégré de Bamougong sis à Medoumgwong, puis donné des contributions financières pour la construction des Paroisses de Ngassang (EEC à Batossessong) et Saint Pierre (église catholique à Métio). L'une de ses œuvres phares reste l'organisation, dans ses années de gloire (2002-2005), de mini-commis agropastoraux pour primer les paysans les plus méritants dans les travaux champêtres.
Le Cercle de l'Elite Bamougong21
Le Cercle de l'Elite Bamougong est une association créée le 28 octobre 2006 et reconnue dans les services du Préfet du Département des Bamboutos sous récépissé N°64/RDA/F-31/BASC du 17 juillet 2009. Elle a offert un véhicule 4X4 au Chef Supérieur Bamougong le 29 janvier 2011 et construit trois salles de classe au Lycée de Bamougong.Notes et références
- Bureau central des recensements et des études de population, Répertoire actualisé des villages du Cameroun : Troisième Recensement Général de la Population et de l’Habitat du Cameroun, vol. IV, t. 07, , 436 p. (lire en ligne [archive] [PDF]), p. 323.
- (en-GB) Super User, « cvuc national » [archive], sur cvuc.cm (consulté le 19 avril 2017)
- « L’organisation des chefferies traditionnelles - » [archive], sur www.atangana-eteme-emeran.com (consulté le 19 avril 2017)
- webmaster, « Groupement Bamougong : une nouvelle page d’histoire s’ouvre | ngiemboon.net » [archive], sur ngiemboon.net (consulté le 19 avril 2017)
- GuinéelleMav, « Les traditions africaines sont des religions : les Bamilékés – Afropolitan » [archive], sur www.afropolitans.org (consulté le 20 avril 2017)
- Super User, « BATCHAM » [archive], sur cvuc.cm (consulté le 20 avril 2017)
- « BAMOUGONG: UN GROUPEMENT NGIEMBOON » [archive], sur BAMOUGONG (consulté le 21 avril 2017)
- « UN PROBLÈME ECOLOGIQUE » [archive], sur UN PROBLÈME ECOLOGIQUE (consulté le 24 avril 2017)
- Feupi Moise, « Lacarte scolaire du groupement Bamougong », Janvier 2016, , p. 19
- Lonfo Etienne et Stephen Anderson, Dictionnaire Ngiemboon-Français-Anglais, Yaoundé, Cabtal, Cameroun, , Quatrième de couverture
- CABTAL, Yaoundé, Manuel pour lire et écrire la langue Ngiemboon, Yaoundé, CABTAL, , p. Cameroun
- Yonta Moise, Apprenons à lire en langue Nguiemboon, Yaoundé, CABTAL,
- Alliance biblique du Cameroun, KUA SWÉ, YAOUDE, (ISBN 978-9966-27-293-5)
- Centre de santé intégré de Bamougong [1] [archive]
- « LA PAIX DU COLON OU L'IDEOLOGIE DU CAMOUFLAGE » [archive], sur LA PAIX DU COLON OU L'IDEOLOGIE DU CAMOUFLAGE (consulté le 22 avril 2017)
- « LES DIX COMMANDEMENTS » [archive], sur LES DIX COMMANDEMENTS (consulté le 22 avril 2017)
- « Les Bamilékés – Visiter le Cameroun » [archive], sur www.editions2015.com (consulté le 22 avril 2017)
- « PAIX ET TRADITION » [archive], sur PAIX ET TRADITION (consulté le 21 avril 2017)
- « DECRET N°2013/332 DU 13 SEP. 2013 modifiant et complétant certaines dispositions du décret n°77/245 du 15 juillet 1977 portant organisation des chefferies traditionnelles. » [archive], sur www.prc.cm (consulté le 22 avril 2017)
- Tanda Zachée, « Le Comité d'Appui au Développement à Bamougong: Mythe ou Réalité? », Etoile Bamougong N°15, , p. 12-14
- « Le CEBAM: Qu'est-ce Que C'est? », Etoile Bamougong N°15, , p. 20
Annexes
Bibliographie
- Dictionnaire des villages des Bamboutos [archive], Centre ORSTOM de Yaoundé, juillet 1968, 62 p.
- Simon Pierre Kenne Fouedong, Traditions historiques de la chefferie Batcham Bamboutos des origines à 1903, Université de Yaoundé, 1991 (mémoire de maîtrise d'Histoire).
- Simon Pierre Kenne Fouedong, Histoire de Batcham des origines à l’intrusion allemande, 2007.
- M. Tatiodjio, Les conflits armés dans la chefferie Batcham de 1903 à 1959, Université de Yaoundé I, 1994 (mémoire de maîtrise d'Histoire).
Articles connexes
Liens externes
- Batcham [archive], sur le site Communes et villes unies du Cameroun (CVUC)
- Martin Tane Tatiodjio et Maurice Nguetsa, Aperçu historique du Groupement Bamougong [archive] (ngiemboon.net)
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